Par A. Muhammad
Est-ce que les gens pensent qu’on les laissera dire : «Nous croyons!» sans les éprouver ? Coran, 29:2
Dieu teste toutes les personnes ; même les messagers et les prophètes choisis par Dieu ont été mis à l’épreuve. En 38:34, nous lisons que Dieu éprouva Salomon, Moïse en 20:40, David en 38:24, et le test sévère que le prophète Job dut endurer est aussi relaté dans le Coran.
Il y a cependant une question qui est souvent posée et qui est : Pourquoi certaines personnes sont soumises à des tests qui sont beaucoup plus difficiles que d’autres ? Certaines personnes sont nées avec des membres manquants, sont aveugles ou ont connu la douleur et la maladie toute leur vie. En revanche, nous en voyons d’autres qui sont nées avec une cuillère en argent dans la bouche, ayant des richesses incalculables et une vie heureuse ? Où est l’égalité dans tout cela ? Pourquoi Dieu ne donne-t-il pas les mêmes tests à tout le monde?
Comme d’habitude, nous trouvons dans le Coran l’explication de toutes choses (16:89). En surface, cela ressemble en effet à un cas d’injustice, mais ce n’est que le côté évident de la question. A la lumière du Coran, il est nécessaire d’analyser cette question sous tous ses abords.
1 – Du verset 29:2, nous savons que Dieu teste tous les gens. Suite à cette vérité, nous lisons aussi que Dieu teste les gens dans l’adversité comme dans la prospérité :
Est-ce que les gens pensent qu’on les laissera dire : «Nous croyons!» sans les éprouver? Coran, 29:2
Toute personne doit goûter la mort. Nous vous éprouvons par le mal et le bien, comme épreuve. Et vers Nous vous serez ramenés. Coran, 21:35
Par conséquent, penser qu’une personne en bonne santé n’est pas testée comme celle confrontée à l’adversité est une mauvaise compréhension. Il est confirmé dans le Coran que les bénédictions accordées aux gens ne sont pas seulement des attributions de Dieu, mais qu’elles sont aussi un moyen de tester sérieusement les personnes qui les reçoivent. Elles n’en sont pas moins des moyens de tests, tout comme les différents types d’adversité donnés aux autres :
Sachez que vos biens et vos enfants sont une épreuve, et qu’auprès de Dieu se trouve une immense récompense. Coran, 8:28
En surface, il semble bien que celui testé dans la prospérité est soumis à un test beaucoup plus clément ! Comment cela peut-il être juste?
2 – Pour la réponse coranique, nous avons besoin de regarder le verset suivant :
...Dieu n’impose à personne que selon ce qu’Il lui a donné, ... Coran, 65:7
Ces paroles glorieuses, qui nous fournissent la seconde partie de la réponse, confirment que ce qui est attendu de chaque personne est directement lié à ce qu’elle a reçu, ni plus ni moins.
Pour illustrer davantage la signification de ces mots glorieux, considérons l’exemple suivant :
Nous avons deux personnes testées, la personne A et la personne B. La personne A reçoit 3 produits alimentaires, tandis que la personne B en reçoit 10. A et B sont invités à cuisiner le meilleur repas possible avec ce qu’elles ont reçu. Naturellement, nous n’attendons pas le même résultat pour ces deux personnes. Nous ne pouvons juger l’effort de chaque personne qu’en fonction de ce qui lui a été donné.
Si nous (les humains) avons l’intelligence de faire cette distinction lorsqu’il s’agit de juger deux personnes, alors il va sans dire que Dieu, le Meilleur Juge, doit également appliquer ce principe ; ce qui est confirmé en 65:7.
Il s’ensuit que le test global donné à chaque être humain est évalué par Dieu conformément à ce qu’Il leur a donné. C’est l’autre côté de la question, un côté que nous ne semblons pas considérer. La relation directe entre ce qui est donné et ce qui est attendu annule toute affirmation d’injustice sous prétexte que certaines personnes reçoivent plus que d’autres.
3 – À la suite de l’exemple donné ci-dessus, il se peut donc très bien qu’un homme né avec des membres manquants, ou aveugle, ou paralysé, ne soit tenu responsable par le Très Miséricordieux que du strict minimum, ce qui selon 4:48 est de croire en Dieu et de ne jamais Lui établir des partenaires. D’autre part, en vertu du message en 65:7, on attendra d’une personne qui reçoit de nombreuses bénédictions, comme une bonne santé, une grande richesse ou une vie réussie, de faire plus que simplement croire en Dieu. Dans sa richesse, se trouve un excellent test pour savoir comment elle va l’utiliser, à bon ou mauvais escient (8:28) .
Se souviendra-t-il du droit des proches et des nécessiteux dans l’utilisation de son argent (17:26) ? Consacrera-t-il une partie de son temps et de sa richesse pour lutter dans le sentier de Dieu (9:20) ? Se souviendra-t-il de remercier Dieu pour les bénédictions qu’Il lui a données (14:34) ? Ou sera-t-il trop absorbé par le monde matériel, tant et si bien que sa fortune deviendra son idole (18:42) ? Trouvera-t-il le temps d’observer ses pratiques religieuses, ou le monde matériel le distraira-t-il de l’évocation de Dieu (24:37) ?
4 – Il n’est donc pas irrationnel de penser que la personne qui a supporté l’adversité a une bien meilleure chance de passer son test qu’une personne qui a reçu beaucoup de richesses et de prospérité. A la fin de la journée, c’est tout ce qui compte : pas qui a reçu le plus, mais qui a une meilleure chance de passer son test !
Cela peut ne pas être pleinement apprécié dans un monde matériel où on apprend à calculer plutôt qu’à méditer. Toutefois, ce sera sûrement apprécié le jour où chaque âme verra si elle a réussi son test ou a échoué ; le jour où notre séjour sur terre semblera n’avoir pas duré plus d’un jour ou une partie d’un jour (23:113) .
Il se peut qu’en ce jour, celui qui avait toutes les richesses et la prospérité souhaitera avoir été aveugle ou handicapé lorsqu’il était sur terre, et celui dont la vie a été remplie d’adversité remerciera Dieu de ne pas avoir été dans les chaussures de celui qui semblait avoir été favorisé et choyé !
Traduit de l'anglais par DC
Article original : Tests designed by God and equality
Source : quran-islam.org